Kholle: la vérité est-elle fille du dialogue?
-Dia, qui signifie deux
-Logue, qui provient du logos c’est à dire la pensée, le langage en grec.
Par définition, le dialogue est un processus où deux points de vue, deux pensées se mettent en contact et essaient de progresser pour arriver, ou pas, à un accord.
Ce processus dialectique s’effectue par contradictions surmontées.
A une proposition posée, l’autre pose une limite, cette limite est ensuite admise et une autre proposition est recherchée.
Ainsi, le dialogue permet une réelle avancée dans la pensée, car il permet de s’ouvrir à la pensée d’autrui et par conséquent à ouvrir son propre domaine de pensée. Le dialogue amène donc à un progrès philosophique qui peut être la vérité, car la confrontation de deux points de vues amène forcement, si le discours est bien argumenté, à la conservation d’un seul point de vue.
A ce propos, Brunner disait que « Le point de départ d'une recherche philosophique est toujours un phénomène ... or le phénomène qui nous paraît fournir ... un point de départ adéquat est le dialogue. »
Par ailleurs, la vérité est définie classiquement comme l’adéquation des choses et de l’esprit, et si l’on reprend les termes de Brunner, alors la vérité peut être considérée dans une certaine mesure comme la fille, ou bien la conclusion, du dialogue.
Pour autant, peut-on pour autant dire que le dialogue mène toujours à une vérité ? Les conclusions auxquelles il amène peuvent-elles être toujours admises comme vraies ?
De fait, il semble que l’aspect dialectique de la recherche de la vérité soit conditionné par de nombreux paramètres.
Pour commencer, nous allons voir que certaines vérités se passent de dialogue, car il y a des évidences et des faits qui ne se prêtent pas au dialogue. Nous verrons ensuite que le dialogue par certains aspects, peut être producteur de vérité, puis nous nous pencherons pour finir sur les limites du dialogue comme vecteur de vérité.