Karl Marx
SARRAUTE
I)
UN AMOUR AMBIVALENT
Une mère généreuse : le cadeau des fauteuils= preuve de générosité, comme l’indiquent les questions rhétoriques : « Quoi de plus simple, de plus naturel ? » ; voir aussi les adjectifs mélioratifs qui caractérisent le cadeau : « deux superbes fauteuils » « très jolis » « d’un cuir splendide » ; selon elle ce don = une preuve de l’amour pour sa fille et son gendre.
Une mère possessive : son geste n’est pas désintéressé ; en espère de la reconnaissance ; ainsi « une hésitation, une gêne, un manque de confiance en soi » (une accumulation) ; le cadeau sert à garder une forme d’autorité sur sa fille mais elle ne le dit pas explicitement ; cependant le dialogue quelle imagine entre sa fille et son gendre prouve qu’elle sait qu’elle est « autoritaire …. possessive », mots employés par la mère, imaginés par elle et non prononcés réellement par le couple. Donc : ce cadeau (qu’elle fait) n’est pas désintéressé.
II)
UNE TRAGEDIE MINUSCULE
Refus du couple vécu comme une humiliation
Une scène d’humiliation : réaction de Gisèle humiliante ; ligne 13= remerciement puis l 14 refus clair : « ce n’est pas du tout ce qu’on voudrait » où la locution adverbiale « du tout » renforce la violence du refus ; voir aussi l’adverbe d’insistance « tellement » ligne 17 qui sous-entend que les fauteuils en cuir sont moins jolis ; humiliation sociale aussi : la bergère achetée chez un antiquaire= meuble bourgeois alors que les meubles en cuir récents connotent la classe moyenne ; la mère peut comprendre qu’elle n’appartient pas au même milieu social.
Une réaction disproportionnée : importance donnée à cette humiliation disproportionnée comme s’il s’agissait d’une tragédie familiale ; ainsi le couple est comparé à des « chiens qu’excite la peur » ; elle exprime une « rage haineuse » ; on n’est plus dans le ton de la conversation mais dans celui du combat, de l’affrontement ; la mère observe la réaction de