Kant d'un pretendu droit de mentir
D’un prétendu droit de mentir par humanité
Réaction de Kant à deux observations de Benjamin Constant : • « Le principe moral que dire la vérité est un devoir, s’il était pris de manière absolue et isolée, rendrait toute société impossible. » • « Dire la vérité est un devoir. Qu’est-ce qu’un devoir ? L’idée de devoir est inséparable de celle de droit : un devoir est ce qui, dans un être correspond aux droits d’un autre. Là où il n’y a pas droit, il n’y a pas devoir. Dire la vérité n’est donc un devoir qu’envers ceux qui ont droit à la vérité. Or nul homme n’a droit à la vérité qui nuit à autrui ».
→ Par ses deux observations Constant s’oppose ouvertement à la thèse sur le mensonge dans la morale kantienne, soit que la véracité est un principe qui n’inclut aucune exception à la règle, car la moindre exception (soit un mensonge) est un tort fait à l’humanité.
D’un prétendu droit de mentir par humanité → réponse et réfutation de la thèse de Constant. « Prétendu » > déjà terme ironique dans le titre.
2 questions se posent : • L’homme, dans le cas où il ne peut éviter de répondre par oui ou par non, a-t-il l’autorisation / le droit de ne pas être véridique ? • L’homme est-il absolument obligé, dans un propos qu’une injuste contrainte le force à tenir, de ne PAS être véridique, s’il veut se préserver ou préserver autrui d’un forfait qui le menace ?
Kant s’appuie tout au long de ce court texte sur un exemple qu’il déploie : un assassin vous demande si votre ami (qu’il veut tuer) se réfugie dans votre maison. Vérité ou mensonge ?
Selon Kant, mensonge est un crime ≠ B. Constant.
Pour Kant > être véridique = devoir formel de l’homme envers chaque homme, quelque soit gravité des préjudices. En effet, mensonge constitue en tout temps un tort : « car je fais en sorte, autant qu’il est en mon pouvoir, que des propos (des déclarations) en général ne trouvent aucun crédit et, par suite, que tous les droits fondés sur des contrats