Justice
Analyse du sujet
Le terme justice renvoie essentiellement dans ce sujet à la justice pénale : dans nos sociétés occidentales modernes, celle-ci consiste en un ensemble d’institutions dépendant de cette entité politique qu’est l’Etat de droit. Un acte de justice se situe toujours dans un tel cadre institutionnel. Emanant de personnes qualifiées et compétentes – les magistrats -, s’appuyant sur des lois écrites en vigueur, il consiste à attribuer – à travers un verdict, une sentence - et à appliquer une sanction – la peine ou la punition – à un coupable. L’acte de justice renvoie donc à l’énoncé de la peine et à son administration. Un acte de vengeance est celui par lequel une victime répond à un préjudice ou à un dommage subi par un châtiment qui en constitue la contrepartie. Un individu s’estimant lésé éprouve le besoin de faire payer le tort qu’il a souffert. On voit donc d’emblée où se situe le rapprochement possible entre justice et vengeance : nous sommes en présence de deux modalités de l’exigence d’expiation. Leur point commun, c’est le châtiment : à un mal subi, on répond par un mal infligé.
Le châtiment de la reine Dircé attachée à un taureau mosaïque romaine
Cependant le premier présupposé du sujet est que la justice n’est pas la vengeance. S’il y a parenté entre elles, il n’y a pas identité. La justice se distingue spécifiquement de la vengeance. Une étape du devoir devra être impérativement consacrée à ce travail de différenciation. Le second présupposé du sujet tient à l’emploi du terme risque (nous sommes ici en présence de l’articulation dramatique du sujet).Parler de risque, c’est évoquer un danger, un péril, celui du glissement toujours possible de la justice vers la vengeance. Il s’agirait pour la justice d’une régression, voire d’une dénaturation. Il est vrai que la vengeance n’a pas bonne réputation. Elle a mauvaise presse, elle joue souvent le rôle