Juste la fin du monde, jean-luc lagarce, prologue
L’anaphore « l’année d’après » révèle également une obsession du temps, un personnage hanté par la question du temps qui passe. Deux interprétations s’opposent et s’emmêlent : une forme de lyrisme et une obsession du temps. V1/2 Le champs lexical du temps domine la phrase avec des CCT très flous (« plus tard ») et d’autre plus précis mais toujours floutés (« l’année d’après »)V2 les deux tirets qui entourent ce segment de phrase révèlent la discontinuité, la brisure de la phrase. « J’allais mourir » à une valeur de futur mais est conjugué au conditionnel = la torture des temps, du temps. Ces deux lignes sont représentatives du brouillage de la temporalité et d’un chronotope irrégulier qui sera décliné tout au long de l’œuvre. Elles placent immédiatement Louis dans un espace hors du temps ; il se regarde depuis un ailleurs. V3/4 « j’ai », « maintenant » = présent ; « je mourrai », « l’année d’après » = …afficher plus de contenu…
Ainsi, deux registres s’entrelacent (registre épique et pathétique) et construisent une scène tragique. Le verbe détruire est particulièrement symbolique d’un anéantissement total ce qui rappelle le fatum, le poids du destin. Il cristallise la finitude de l’Homme sur Terre. Ce passage s’apparente au rôle du chœur dans la tragédie, qui se lamente sur le sort du héros, victime d’une force supérieure.Dans ce prologue, le « je » est marqué par une négativité (durée sans retour, espoir aussitôt nié). Ce discours est celui d’un personnage déjà mort qui vient frapper d’irréalité les évènements présents. Le prologue rime avec une solitude tragique, c’est un soliloque, un ressassement de soi à soi. V22/23 « n’ai-je pas toujours été un homme posé ? » Louis prétend s’interroger sur la catégorisation et le jugement extérieur dont il est victime. V29 « et paraitre » La longueur de