Johnny, chient méchant de emmanuel dongala
Une Afrique ravagée par des guerres absurdes C'est un sujet d’actualité dont a choisi de nous parler le congolais Emmanuel DONGALA. Nous voyons ces images chaque jour sur le poste de télévision, l'horreur des guerres absurdes menées dans les pays d'Afrique ou d’ailleurs. Mais les mots d’Emmanuel DONGALA nous atteignent et nous font prendre conscience de la cruauté de ces petits combats vulgarisés, banalisés sur nos écrans. Johnny Chien Méchant est un livre très fort, très bien écrit. De chapitre en chapitre se déroulent successivement les aventures de deux gamins, victimes ou faiseurs de guerre. L’un Johnny se bat, vol, viol, pille. Laokolé tente de fuir son village en poussant sa mère handicapée dans une brouette. Chacun raconte son histoire. Parfois ils se croisent et racontent les mêmes faits, le meurtre d’un enfant, arrivée dans le camp des casques bleus, homme fuyant avec un cochon sur le porte bagage de sa bicyclette, mais avec une vérité différente, nuancée. Le ton de Johnny est naïf, il est stupide pourtant il pense être un intellectuel. « Mais comme j'étais intellectuel je savais ce qu’était l’ONU, ouais j'avais entendu parler de cette organisation et de ses soldats. Ces derniers étaient neutres, ils ne faisaient pas la guerre, ils maintenaient la paix. Mais quand ça chauffait et que leur vie était menacée ou si tout simplement ils croyaient qu’elle était en danger, ils fuyaient et vous laissaient tout seuls dans votre merde. » page 152. Mais le personnage parfois dit juste. Il est drôle et attachant même s’il est tueur. Il comprend les choses à sa manière et cela est parfois en décalage avec la réalité. Laokolé est très attachante, intelligente, beaucoup d'émotions se dégage de ce personnage. « L’humanité est tombée bien bas. De toute façon, il fallait être bien naïve pour croire que le monde était bon, que le monde était beau. Je m'en voulais de n'avoir pas encore appris, malgré tout ce que j'avais traversé,