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Une femme photographiée en plan américain, tête en arrière, couverte de sueur, dans une position semi-orgasmique. Une bouteille bleue de parfum pour femme en bas à droite. Voici la dernière publicité de Christian Dior. Que faut-il comprendre ?
Ce parfum vous rendra aussi séduisante que la mannequin de l'affiche ? Ce parfum vous plongera dans un état d'extase incomparable ?
Le seul but de cette pub, comme de toute pub, est que nous achetions. C'est pourquoi il faut faire croire que ce parfum est destiné à des femmes parfaites, et qu'il procure un plaisir incommensurable. Dès lors, toute personne qui achète Dior peut s'imaginer correspondre à cette image. C'est dans ce but que les fantasmes de séduction et de plaisir sont mis en avant sur cette affiche. Mais est-ce anodin ?
Si les pubs n'avaient pas d'influence, les annonceurs dépenseraient-ils autant ? Chaque jour, une personne occidentale perçoit plus de 2500 messages publicitaires. Comment imaginer que ce matraquage puisse être inoffensif ?
Les fantasmes de plaisir et de séduction, sur lesquels joue la dernière pub de Dior, sont souvent utilisés. Les femmes sont présentées comme objets à désirer et à faire jouir. Pour être femme, il faudrait être séduisante, être un bel objet sexuel dépendant du regard des hommes (j'existe car les hommes me trouvent belle, me désirent). De la même manière, une " vraie femme " doit être aisément et immédiatement satisfaite, voire atteindre l'orgasme grâce à une simple bouteille de parfum. Mais surtout, le parfum Dior est une véritable drogue : ne voit-on pas sur la pub une femme en sueur sous l'effet du manque ?
La publicité crée une frustration chez les femmes : serait anormale toute femme qui ne correspond pas au modèle (perfection et jouissance immédiate). Cette frustration organise la dépendance des femmes à l'égard de la consommation des produits de beauté. Dépendance (déclinée dans la pub au travers de l'image de la drogue)