Je ne sais ni lire ni écrire
L’apprenti «ne sait ni lire ni écrire» pour lui le livre reste muet, mais l’auteur du Mutus Liber d’insister : Prie (écoute), lis, lis, lis, relis, travailles et tu trouveras Ora, lege, lege, lege, relege, labora et invenies.
Ne sachant «ni lire ni écrire», il lui reste le recueillement, l’écoute et le travail pour atteindre le sens de la lettre qui lui fait défaut.
« L’écriture, selon toutes les traditions, d’origine sacrée, représente un lien entre l’esprit et l’homme : elle est créée par l’esprit, mais destinée à l’homme qui utilisa les lettres pour représenter l’énergie primordiale créatrice qui fut manifestée par le verbe, le son... »
Nous dit Roger Guasco (le soleil brûle la rosée) Cette idée est la base du Sefer Yetsirah, livre de la formation.
La science de l’écriture également science du nombre, de la géométrie, est symbole et donc langage, qui comme cela vient d’être dit, fait le lien entre l’esprit et l’homme, entre l’homme et sa nature divine, entre l’homme et le divin.
Mais l’homme dans son évolution perdit ce sens divin de la lettre, s’éloigna de la tradition, la lettre servit le profane.
Le profane par son initiation revient à la tradition, à cette recherche du lien qui l’unit à l’esprit, il recherche ce sens premier de la lettre qu’il a perdu, il ne sait plus « ni lire ni écrire », il ne maîtrise plus l’alphabet...
L’alphabet, l’Alpha Béta , l’Aleph Beith א ב ...
De cette racine Aleph Beith א ב, le père, la source, qui évoque la force génératrice, la cause, le mouvement déterminant... la science des permutations (Temura) nous permet d’écrire Beith Aleph ב א : venir, entrer, arriver, évoquant l’idée de progression ... Beith
Aleph א s’écrit également Beith Vav Aleph ב ו א, évoquant l’action de naître, d’entrer, de venir ou parvenir.
L’apprenti qui vient de re-naître ne maîtrise donc pas la langue symbolique en usage dans la loge, langage, qui doit lui permettre d’entrer en harmonie avec la