Transposition de la lettre de madame de Sévigné en article de journal : Accablé par la pression, l’organisateur Vatel se suicide à Chantilly« Contrôleur général de la bouche » au service du Prince de Condé à Chantilly depuis huit ans, François Vatel s’est donné la mort le 24 avril dernier. Nous allons tenter de reconstituer les évènements grâce au précieux témoignage de Madame de Sévigné. Le 14 avril 1671, le roi Louis XVI se rendait au château de Chantilly, sur l’invitation du Prince de Condé. Ce dernier avait en cet honneur prévu trois journées de fêtes avec, au programme, parties de chasse, promenades, feux d’artifice, et de somptueux repas. Il semble néanmoins que quelques parts soient venues à manquer, certains invités n’étant pas prévu. Débordé, il fit appel à Gourville, qui, selon les paroles de Mme de Sévigné « le soulagea tant qu’il a pu ». La table du Roi et les tables avoisinantes ont été parfaitement contentées, mais Vatel se sentait profondément humilié par ce manque. Monsieur le Prince lui-même atteste qu’il n’en est rien paru, que le dîner était somptueux et nous confirme qu’il était parfaitement satisfait des performances et prestations de son employé. Dans la nuit, le feu d’artifice qui avait coûté 16 000 francs échoua en raison des conditions météorologiques déplorables. Mais c’est le concours de circonstances qui a suivi qui a déterminé l’issue fatale de cette histoire. A quatre heures du matin, l’organisateur rencontre un pourvoyeur qui n’apportait avec lui que deux chargements de poissons, ignorant que Vatel avait passé commande auprès de nombreux autres ports, il lui a annoncé que c’était là tout ce qui serait livré. Vatel aurait attendu plusieurs heures les livraisons suivantes. Accablé par l’humiliation causée par ce manque, il se serait donné trois coups de couteaux, dont seul le dernier, selon les légistes, aurait été fatal. C’est dans la suite des évènements que réside l’ironie de cette histoire. Peu après son décès, les