Introduction
Plus de 71% de la surface de la Terre est recouverte par des océans qui abritent une faune et une flore d'une diversité incroyable. Ils jouent un rôle essentiel dans la régulation du climat et du dioxyde de carbone (CO2), l'un des principaux gaz à effet de serre. Au cours des 200 dernières années (depuis le début de l'ère industrielle), ils ont absorbé le tiers du gaz carbonique produit par les activités humaines, soit 120 milliards de tonnes. Sans cette faculté, la quantité de CO2 restant dans l'atmosphère et ses conséquences sur le climat seraient sans nul doute beaucoup plus importantes.
C'est ainsi que chaque jour, plus de 25 millions de tonnes de gaz carbonique se combinent avec l'eau de mer. Mais les océans n'en ressortent pas indemnes. La dissolution du CO2 dans l'eau de mer entraîne la formation d'acide carbonique associée à une diminution du pH (mesure de l'acidité). Appelé acidification de l'océan, ce phénomène risque de se poursuivre pour atteindre des valeurs de pH qui n'ont pas été observées depuis au moins 20 millions d'années.
Les conséquences de cette injection massive de CO2 dans l'océan n'ont commencé à être étudiées qu'à partir de la fin des années 1990 et restent méconnues. Parmi les plus probables : la diminution de la croissance des organismes à squelette calcaire (coraux, mollusques, algues...). Documenter davantage la question de l'acidification de l'océan est un réel enjeu environnemental en raison des risques qu'elle présente sur certaines espèces.
En croissance exponentielle, les émissions de gaz carbonique (CO2) dues aux activités humaines ont un effet notoire sur le climat. Moins connue, leur absorption par l'océan entraîne une inexorable acidification de l'eau de mer. Mais quel est l'impact de ce phénomène sur les organismes et les écosystèmes marins ? Une question à laquelle les chercheurs n'ont guère de réponse pour