Interview
JEUNE AFRIQUE a eu la chance de s’entretenir avec Suzanne Ruboneka, femme qui a longuement étudiée sur l’évolution de la femme. Elle est actuellement coordinatrice du programme Campagne Action pour la paix au sein du collectif Pro Femmes / Twese Hamwe. Ce collectif a comme but de promouvoir l’évolution de la femme rwandaise. JEUNE AFRIQUE : Mme Ruboneka, selon vous, comment était la femme rwandaise d’autrefois? La femme rwandaise d’autrefois était éduquée sous un système patrilinéaire, un système qui donnait le pouvoir absolu aux hommes. La femme avait un rôle spécifique dans la société, qui en soit, était principalement basé sur la reproduction, mais était aussi caractérisé par des activités telles que prendre soin de ses enfants et de son mari, s’occuper des travaux ménagers et de tout ce qui s’agit de propreté dans son foyer. Dès leurs naissances, les filles étaient immédiatement distinguées des garçons, il y’avait une très grande différence dans les travaux attribués aux uns comme aux autres. Les filles étaient entrainées à être des mères de famille
tandis que les garçons eux étaient entrainés à être des chefs. On les préparait à s’occuper de l’autorité, de la succession, de l’héritage et toute autre chose impliquant une très grande responsabilité. A cette époque là, seuls les garçons étaient scolarisés, on ne jugeait pas nécessaire d’éduquer la femme parce qu’après tout, tout ce qu’elle aurait à faire dans le futur serait de s’occuper de son foyer et des tâches ménagères. Mais comparativement aux autres femmes africaines, la femme rwandaise était traitée avec beaucoup de regard et avec beaucoup de respect. C’était une tradition au Rwanda de respecter les mères de familles. Y’a-t-il eu des événements quelconques qui ont poussés les Rwandais à changer de point de vue sur le