Inculture moderne
Dans les pays industrialisés, on assiste même à une importante mutation des usages culturels et à un puissant engouement pour des arts raffinés jadis réservés à une minorité. Concerts, ballets, opéras, théâtre…attirent des foules nouvelles qui se bousculent également dans les musées, les grandes expositions, les cités des sciences ou les Salons du livre. Cette richesse intime qu’est la culture semble donc largement partagée.
Ceux qui , malgré tout, dénoncent l’effondrement global du système éducatif et, nostalgiques, regrettent l’excellence culturelle de jadis se voient opposer des statistiques irréfutables. Des experts leur rappellent qu’en 1930, par exemple, en France, « la moitié des élèves quittaient l"école primaire à treize ans sans le certificat d"études et seulement 5% d"une classe d"âge obtenaient le baccalauréat ». Ils rappellent également qu’en 1914 « 35% des conscrits étaient pratiquement analphabètes » et qu’ en revanche les tests actuels de l’armée montrent, depuis vingt ans, une augmentation du niveau intellectuel des jeunes Français.
Le savoir apparaît donc en expansion au sein des sociétés, et il semblerait s’être radicalement démocratisé. Cependant, en matière de culture les choses sont toujours complexes, et le grand paradoxe dans un monde fortement alphabétisé est que le nombre d’analphabètes n’a jamais été plus grand qu’aujourd’hui ; il atteint le chiffre scandaleux de 880 millions, et concerne principalement le tiers-monde. Mais pas seulement, car à la faveur de la crise, les pays développés ont vu apparaître chez eux aussi de vastes poches d’inculture, en particulier de cette forme moderne d’analphabétisme qu’est l’illettrisme. Situation on le sait, de ceux qui, ayant