L'amant : Duras : Incipit : « Un jour (…) sur le Mékong »

Incipit : Du latin incipio qui signifie : je commence. L’incipit a deux fonctions :
- Informative : qui ? où ? quand ? quoi ?
- Programmatique : il annonce l’histoire

I. Une entrée en matière informative

1. Une rencontre

Utilisation du pronom personnel « je », c’est un pronom qui est utilisé pour une auto fiction. Le « je » désigne le personnage, le narrateur est l'auteur. Duras elle-même. Le « je » fait la rencontre d'un homme (ligne 2), il m'a dit (ligne 3) qui va prendre la parole comme le souligne le discours direct dès la ligne 3 : « je connais », il est présenté de façon anonyme. Dans un entretien qu'il aura plus tard, Duras nous indique l'identité de cet homme : le frère de Jacques Prévert.

2. Une scène placée sous le signe de l'émerveillement

Il y a une rencontre furtive (= hasard). Le lecteur a l'impression d'assister à une rencontre presque amoureuse car l’inconnu fait l'éloge de sa beauté. La rencontre s'inscrit dans le registre merveilleux, celui des contes de fées par la présence d'un indicateur vague : « un jour » lignes 1, qui rappelle : « il était une fois ».
Autre parallèle, comme le conte le lieu ligne 1: « dans le hall d’un lieu public » reste vague et comme dans le conte le personnage masculin est anonyme comme c'est souvent le cas dans le conte, on reste donc volontairement dans le flou.
Le deuxième paragraphe recours à des termes forts : émerveillant et enchantée.

3. Une scène de révélation

C’est grâce à cette rencontre que duras se dévoile. En effet la parole fait jaillir cette image. L'image renvoie au projet initial de Duras un album photographique légendé à la demande de son fils.
Le lecteur peut être frappé par le compliment paradoxal : l'inconnu fait valoir son originalité comme le souligne l'opposition entre « tout le monde » et « je ». Il y a opposition entre le passé et le présent : jeune, maintenant.
Il s'agit donc d'une scène de révélation au