Immoralité - C'est le caractère de ce qui viole (consciemment et volontairement) les principes de la morale. Pour qu'on puisse parler d'immoralité il faut supposer (parce qu'on ne le voit pas!) un libre arbitre de l'homme, c'est à dire une faculté de se déterminer par soi même, d'agir à sa guise, de sa propre initiative. Si nous n'accusons pas la nature d'immoralité c'est que nous ne lui supposons pas un libre-arbitre: elle est inconsciente, déterminée à être ce qu'elle devient et ce qu'elle fait: l'essence précède l'existence et la détermine. On ne peut donc juger la nature, la condamner car elle n'a pas les conditions qui permettraient de la juger d'un point de vue moral: conscience, liberté, responsabilité. Est responsable celui qui a en lui le principe de ses actes, qui peut donc en répondre, se reconnaître auteur d'un acte et répondre de cet acte comme de ses conséquences. La nécessité ne peut pas ne pas être, il serait absurde de juger ce qui ne peut que suivre un déterminisme, ce qui ne choisit pas.
On commence peut-être à comprendre que la nature qui devient est innocente: si nous supposons à tort un libre arbitre à l'homme, alors l'homme suit aussi la nature.
Nous supposons - Nous mettons en l'homme une volonté de nuire, une décision consciente de faire le mal, de faire ce qui n'est pas conforme aux principes de la morale. Ainsi, nous lui faisons supporter une culpabilité. Si nous n'accusons pas la nature alors que nous jugeons l'homme, c'est que nous les distinguons: l'une est dépourvue du libre arbitre, elle est nécessaire, l'autre est doué d'un libre arbitre.
C'est une erreur - Remarquez que ce n'est pas une faute: on se trompe parce qu'on ne sait pas, c'est un défaut de perspicacité sur le plan de la connaissance.
Même pas - Pour qu'un jugement soit valide, il faut qu'il soit universel dans le temps et dans l'espace. Ce qui se contredit n'a aucune valeur absolue, il dépend des circonstance, et change selon l'utilité. A la fin du texte