Hypocrisie misanthrope
I. Question
La dénonciation de l’hypocrisie prend des formes diverses dans chacun des deux extraits de comédie de Molière réunis dans ce corpus. Quelles différences notez-vous ?
Le corpus est composé de deux extraits de comédie de Molière. Le premier est la première scène de l’acte 1 de la pièce Le Misanthrope (1666) et le second la scène 5 du premier acte de Tartuffe (1669). On observe que la dénonciation de l’hypocrisie prend des formes diverses dans chacun de ces extraits.
Lorsque Molière écrit Le Misanthrope, il porte sur son siècle un regard un peu plus dur que Boileau ou la Bruyère mais il lui reproche comme eux son hypocrisie. Le Misanthrope est alors l’expression de cette période et un réquisitoire contre l’hypocrisie sociale. « Je veux qu'on soit sincère, et qu'en homme d'honneur, on ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur » cet idéal justifie la condamnation de l’hypocrisie. Cette expression est modalisée par le verbe de volonté « je veux » ce qui démontre que la transparence est envisagée sur un plan théorique. Le pronom « on » insiste sur le fait que l’attitude doit être générale. On atteint une dimension prescriptive. Alceste exprime dans sa tirade sa haine envers les humains « l’ami du genre humain n’est point du tout mon fait » et les désigne en tant que « ces grands faiseurs de protestation », « ces affables donneurs d’embrassades frivoles » et
« Ces obligeants diseurs d’inutiles paroles ». Ainsi, désireux de fuir cette société des hommes où règne l'hypocrisie, il tente de persuader Philinte que ce monde est malsain. On a alors une opposition entre Alceste et Philinte. De plus, « Philinte » vient du mot « philein » qui signifie aimer ; il y a donc également opposition entre le misanthrope et le philanthrope. Alceste démasque l’hypocrisie avec amère ironie grâce à l’emploi d’antiphrase de « grands », « affables » et « obligeants ». On relève le champ lexical de la flatterie dans les répliques d’Alceste « honneur », « offres