Hugo
Le portrait de Cimourdain
I. L'auteur, le contexte historique et culturel
Hugo (1802-1885) : Écrivain majeur du XIXe siècle, Hugo domine son époque par la grande longévité de sa carrière et par l'ampleur de son œuvre qui embrasse tous les genres littéraires : poésie, théâtre, roman, etc. Son ambition littéraire se manifeste très tôt (il écrit en 1816 : « Je veux être Chateaubriand sinon rien ») et il devient, dès 1830, le chef de file du mouvement romantique. C'est en effet après le succès de son drame, Hernani, que Victor Hugo s'impose dans le paysage littéraire, devenant le symbole de la nouvelle génération d'écrivains. La mort accidentelle de sa fille, Léopoldine, en 1843, marque un tournant dans la vie d'Hugo. Ce dernier ne cesse pas d'écrire, même s'il ne publie plus de poésie lyrique, mais s'engage dans la vie politique. Après la révolution de 1848, il est élu député de Paris et participe à la création de la seconde République. Il se signale en particulier par son rejet radical du Second Empire fondé par Louis-Napoléon Bonaparte (Napoléon III). Hugo est condamné à l'exil, à Bruxelles d'abord puis dans les îles anglo-normandes. De là-bas, il organise la résistance symbolique au nouveau régime et devient le chef spirituel de l'opposition républicaine. C'est aussi en exil qu'il fait publier deux de ses œuvres les plus importantes : Les Contemplations (recueil de poèmes lyriques dédié à sa fille Léopoldine) en 1856 et Les Misérables (roman engagé contre la misère et l'injustice sociale) en 1862. Hugo ne quitte son exil qu'en 1870, à la chute du Second Empire lors de la guerre franco-prussienne. Il se fait alors élire député de Paris mais démissionne très vite et ne participe pas à la Commune de Paris malgré sa sympathie pour certains communards. Avec l'avènement de la troisième République, Hugo est au sommet de sa gloire : très populaire, il fait figure de poète officiel reconnu et respecté. À sa mort, des