HUGO LA BALTRINGUE
Monsieur,
J'ai l'honneur de vous envoyer cette lettre en plein mouvement révolutionnaire, un mouvement qui n'est pas fini, vous le savez aussi bien que moi.
A propos d'un objet si sérieux me serait-il permis de vous expliquer pourquoi j'ai choisi il y a dix ans déjà d'exercer le métier d'avocat ? Sans doute si cette histoire est racontée de manière intéressante et inédite. J'ai toujours pensé qu'un honnête homme devait avoir un fond peu commun d'intransigeance et se voyait obligé, par un pouvoir oral, de remuer la foule pour l'aider à résoudre ses problèmes. Je savais qu'un bon avocat, mais surtout un homme digne de ce nom devait pousser le peuple à passer du statut de victime à celui de héros.
Il y a quelques années, vous souvenez-vous de cette affaire où j'avais défendu un ouvrier accusé de vol par un moine soucieux de couvrir ses propres prévarications ? J'étais alors devenu plus proche et soucieux des ouvriers. Je me remémore parfois les instants forts de ce procès et surtout ce qu'il a engendré : mon statut de députés aux Etats Généraux organisés par le roi à Versailles.
En 1789, j'ai ainsi mené une campagne électorale rude et obtins ce statut qu'aucun de mes ennemis ne voulaient me voir occuper. Cependant, dès cet instant, je fus déterminé à changer les choses et à soulever le peuple. Un jour alors qu'un député parlait, j'ai réfléchis à une question : Pourquoi sommes-nous rassemblés dans ce temple de loi ? J'ai alors réalisé que c'était sans doute pour rendre à la nation française l'exercice des droits imprescriptibles qui appartiennent à tous les hommes.
Notre soeur me charge de vous témoigner sa reconnaissance et sa bonté et de vous faire savoir qu'elle se languit de vous. Elle n'a malheureusement pas le temps pour les lettres et préfère pour l'instant s'amuser. Elle est encore jeune vous le savez.
Je vous suis mon cher frère, à jamais respectueux et j'espère que cette série de lettres vous sera agréable à lire.
De