Analyse / Dom Juan aux enfers

Pour commencer, je crois que Charles Baudelaire avait une vision assez explicite de Dom Juan, le personnage principal de la pièce de Molière.

Tout d’abord, son poème parle de la descente aux enfers de Dom Juan suite au châtiment qu’il a reçu après l’Acte V. Baudelaire y décrit un Dom Juan révolté, solitaire et hautain. En effet, nous pouvons remarquer dans la dernière strophe du poème, qu’il le dépeint comme un «calme héros» en dépit de tous les reproches que les autres personnages lui font («un long mugissement»). On peut tirer de ces mots, qu’il le voyait comme indifférent aux autres et seul contre tous. Aussi, Baudelaire a employé le mot «rapière», une longue épée, qui était un privilège réservé aux nobles. On peut alors penser qu’il voyait Dom Juan, même après sa mort, comme un aristocrate hautain, qui était plein de dédain (Il «ne daignait rien voir»), car ce-dernier ne voulait pas s’admettre à lui-même qu’il avait mépriser plusieurs personnes durant sa vie, qu’il regardait le «sillage», ou la trace laissée derrière lui, qu’on peut interpréter comme son passé, sans y porter attention, ou en le traitant de manière sarcastique. Dom Juan ballait donc du revers de la main son vécu, même si quelques‘ uns de ses proches lui reviennent devant les yeux.

De plus, Baudelaire persiste sur le fait que Dom Juan est loin de se repentir, même aux enfers, et qu’il ne prête pas attention aux apparitions des autres personnages. Effectivement, on peut voir que les autres personnages sont là comme des reproches vivants à Dom Juan. Les personnages sont donc tous en situation de reprocher des faits à Dom Juan. Ils subissent tous une déformation par rapport à ce qu’ils étaient dans la pièce de Molière. Par exemple, le pauvre est devenu un «sombre mendiant» et Elvire «chaste et maigre» qui évoque une certaine fragilité. Ce vocabulaire est ainsi connoté et définie les personnages de façon péjorative, ce qui est contraire à leur représentation