Hors du temps
Share
Wednesday, March 25, 2009 at 4:20am
Dans le noir. Dans un de ces moments bizarres de la nuit où je ne dors pas, où j’ai l’ordinateur sur les genoux. La musique que j’ai entendue il y a trois jours revient me visiter. Quand je l’ai entendue, j’ai tout de suite pensé à toi, et j’ai laissé glisser et disparaître cette pensée dans mon esprit comme une goutte d’eau sur une vitre. Mais à présent elle me cueille quand je ne l’attendais pas. Je suis fragile ce soir. Je ne l’ai pas neutralisée, je la laisse m’envahir. Je pense à toi. Cette musique, c’était celle de ton réveil le matin. Tellement vaporeuse, éthérée. Je ne l’aimais pas. Elle était indéfinissablement triste. Une brume de spleen. Je ne sais plus qui l’interprète, ni même son titre. Je tape quelques paroles au hasard. Ça y est.
Je démarre la vidéo, qui grésille un peu. Brusquement, une voix rompt l’introduction ténue. Est-ce à cause d’elle si je suis triste ?
Voix jeune, masculine, un peu haute. Pleine. Et comme un léger frôlement…sexy, des cordes vocales. Est-ce à cause d'elle si je suis triste?
Chante entre deux accords de guitare sèche ton simple anglais articulé sans effort. Joue et achève comme l’enfance, pendant que je m’installe très vite devant une page Word pour m’alléger du chagrin que tu as déposé. Je sais qu’il reviendra.
(Je n’ai même pas envie que l’on revienne ensemble, alors pourquoi suis-je triste?
Peut-être parce que tu as été le garçon qui a compté le plus pour moi, et que j’ai réalisé que je ne comptais guère à tes yeux. Tu me méjugeais, tu me méprisais, et tu m’as rejeté sans remords. Tu m’as blessé plus profondément que personne ne l’a jamais fait. Tu as injecté des litres de haine et de rancœur dans une conscience totalement vulnérable –ma conscience. Et cette blessure ne cicatrisera jamais complètement. Je t’aimerai toujours un peu,