Hobbes (fiche)
Une théorie rationnelle du pouvoir
Hobbes est l’un des premiers penseurs de l’Etat moderne. Etant un contemporain des guerres civiles en Angleterre qui opposent Parlement et monarchistes, il voit l’urgence d’élaborer une théorie rationnelle du pouvoir.
Hobbes part d’un constat : sans un pouvoir fort, les hommes s’entre-déchirent. Le pouvoir politique est donc nécessaire ; il n’est pas naturel pour autant. En effet, les hommes sont égaux. Alors pourquoi accepteraient-ils de se soumettre au pouvoir d’un autre homme, placé au-dessus d’eux ?
Les théoriciens du droit divin (auxquels Hobbes s’oppose) diront que le pouvoir politique vient de Dieu, et que c’est donc un sacrilège de lui désobéir et même d’en débattre. Mais si on refuse l’idée – commode – de l’origine divine du pouvoir politique, la difficulté surgit : comment les hommes peuvent-ils accepter d’obéir à un pouvoir, alors qu’ils sont naturellement égaux ? C’est le problème que Hobbes tente de résoudre, notamment dans le Léviathan.
L’état de nature
C’est l’état dans lequel se trouvent les hommes, abstraction faite de tout pouvoir (ce n’est qu’une fiction théorique). Dans cet état, les hommes sont gouvernés par leur seul instinct de conservation, que Hobbes appelle conatus, ou désirs. Or, à l’état de nature, les hommes sont égaux, donc ils ont les mêmes désirs, et les mêmes moyens d’y parvenir. C’est pourquoi cette égalité naturelle se transforme naturellement en rivalité. L’état de nature, c’est l’état de la « guerre de tous contre tous ». Hobbes dira que « l’homme est un loup pour l’homme ». Doué de raison, il prévoit le danger ; c’est donc l’angoisse de la mort qui est responsable de l’état de guerre. Les mêmes raisons qui ont poussés les hommes à l’état de guerre (peur de la mort) vont donc aussi les conduire à en sortir, càd à quitter l’état de nature
Le pacte social
Sortir de l’état de nature, c’est renoncer à son droit naturel. La contrepartie d’un tel renoncement