Histoire d'immigration
J’avais 16 ans quand, une après-midi, j’étais assis, discutant avec un copain de quartier. Une « liseuse d’avenir », nous accosta pour qu’on lui donne une somme modique, l’équivalent de cinquante centimes d’euros, moyennant une interprétation des lignes de la main. Par curiosité, nous avons accepté. Quand mon tour arriva, elle me prédit, tout en examinant ma main droite, que je quitterai le Maroc pour l’étranger afin d’entreprendre de longues études. Nous nous sommes regardés, mon copain et moi et nous avons éclaté de rire en disant « elle raconte n’importe quoi ! ». Mes études de médecine terminées, je me suis rappelé longtemps de cette histoire.
A mon arrivée en Espagne et comme la plupart des immigrés, je ne pensais qu’à mon retour au Maroc, une fois mon Doctorat de Médecine en poche. Mais voilà, on s’installe, de nouveaux liens et relations se créent et se renforcent au fil des années. Un décalage se met en place avec les marocains que nous avons quittés il y a quelques années. Le retour définitif au Pays devient alors compliqué, sinon exclu.
Pendant mes études de Médecine à Seville , j’ai croisé un étudiant aux cheveux longs et aux moustaches à la Brassens. Au fil du temps, une amitié se crée : il s’agit d’Antonio. Interne au Centre Hospitalier de Seville, il me demande de venir le seconder au Centre Médical de Seville. A l’époque, j’avais le choix entre anesthésiste-réanimateur et radiologue. Finalement, j’ai accepté la proposition d’Antonio et je ne la regrette pas. Car, à travers cet établissement , j’ai pu connaître et apprécier les espagnols. Pendant ces années au C.M., où il existe une véritable culture et appartenance institutionnelle, j’ai travaillé en bonne harmonie avec le personnel. Je veux rendre hommage ici à deux personnes qui nous ont malheureusement quitté : Monsieur Eduardo, ancien directeur et Madame Monica, infirmière. A mon arrivée, Monique m’a accueilli chaleureusement. Sa gentillesse m’a mis très à