Tout commence réellement en 1886, à Chicago. Les travailleurs passent alors 14 à 16 heures par jour, 6 jours par semaine, sur leur machine. Les conditions de vie sont déplorables, les ouvriers dorment ou ils peuvent, quelquefois dans les couloirs même des usines et la nourriture est insuffisante. Depuis quelques temps déjà, l’American Fédération of Labor, syndicat ouvrier, réclame l’application d’une journée de travail de 8 heures, 6 jours par semaine. Le patronat refuse, bien évidemment d’octroyer cet avantage. La presse à la solde du patronat écrit même, à propos des revendications des salariés et de leurs meneurs « les travailleurs doivent être guéris de leur orgueil et être réduits au rôle de machine humaines » et « la prison et les travaux forcés sont les seules solutions possible de la question sociale. Il faut espérer que l’usage en deviendra général » (Chicago Times). Le 1er mai, une grande manifestation est organisée, rassemblant 200 000 manifestants sur la revendication d’une journée de travail de 8 heures. La date n’est pas choisie au hasard, c’est le jour du renouvèlement des contrats de travail ! Une partie de ces manifestant obtiendra satisfaction, mais pas tous. La colère enfle et, le lendemain, les manifestants sont 340 000 ! L’appel à la manifestation précise que les armes ne sont pas admises. Toutefois, dans la foule, certains agitateurs, des détectives embauchés par les patrons, viennent semer le trouble.
Trois ans plus tard, en 1889, à l’occasion du centenaire de la révolution française, a lieu, à Paris, la IIème internationale socialiste. La revendication principale, lors de cette réunion, est les 8 heures de travail par jour pour tous. Le 20 juin 1889, il sera décidé d’organiser, tous les ans à la même date une grande manifestation ouvrière reprenant cette revendication. La date du 1er mai, symboliquement, sera retenue comme étant la date de ce grand rassemblement, dans tous les pays. Ainsi, le 1er mai 1890 verra la première manifestation