Histoire des femmes
- Pertinence d'une histoire du genre ? Les femmes n'avaient pas de place dans la " grande histoire " politique et militaire, bien peu dans l'histoire économique et sociale. Aborder l'histoire des femmes c'est refuser les préjugés et analyser les mécanismes par lesquels les hommes dominent une société. " Cependant, il ne s'agit pas de couper leur histoire de celle des hommes, car seule une histoire comparative permet de dégager les différences et les points communs " (Christine Bard).
- Jusqu'à la Grande Guerre " la femme est enfermée dans un labyrinthe de représentations aliénantes " (Stéphane Michaud, Muse et Madone, 1985). La norme est l'inégalité civile " justifiée " par des considérations religieuses, philosophiques, médicales Þ impératif matrimonial (peu d'unions libres mais femmes seules ne sont pas rares : veuves, vieilles filles, religieuses, filles-mères). L'idée de l'inégalité au travail est largement partagée par les syndicalistes : " la classe ouvrière fonde son identité sur le rude travail des grands métiers virils, mineur, métallo, ouvriers du bâtiment " (Michèle Perrot). En revanche, l'accès à l'école primaire est égal pour filles et garçons.
- L'émancipation féminine est revendiquée (Madeleine Pelletier, L'émancipation sexuelle de la femme, 1911) et vécue par quelques pionnières (Colette, Sarah Bernhard, B. Morisot, C. Claudel, Marie Curie). Avec la Grande Guerre le rôle social des femmes est reconnu : elles remplacent les hommes à l'usine et au champ, participent à la mobilisation morale des nations engagées et aux souffrances (violences, deuil, difficultés quotidiennes). Après la guerre, dans certains pays, leur droits politiques sont reconnus.
· Par sa nouveauté, par les évolutions et les ruptures qu'il impose, l'âge industriel suscite des théories scientifiques et des idéologies. La méthode expérimentale (Claude Bernard) et le scientisme sont au cœur d'un âge mécanique qui croît au progrès cependant remis en cause au cours du