Histoire de l'art: cure d'air trianon
La commande : M.Louis Royer, propriétaire du Grand Café du Point Central à Nancy, décide en 1902 de créer une annexe estivale sur la côte de Malzéville, qui offre à la clientèle, principalement bourgeoise, des lieux de promenade, de loisirs et de restauration, d’une surface de 6656m². Ce bâtiment devient très vite populaire, le vif succès qu’il connait s’inscrit dans un contexte historique et économique précis.
Le contexte historique et économique : Au sortir de la guerre de 1870, la ville de Nancy (ancienne capitale des dus de Lorraine) rêve à un avenir qui pourrait lui redonner son aura d’antan et la distinguer de ses rivales. De plus, la ville incarne une espérance pour ceux qui refusent la domination allemande dans les territoires annexés (Alsace-Lorraine). En effet, Nancy n’est pas annexée, elle voit donc sa population d’alors augmenter rapidement et elle connait un développement industriel et commercial. Les entrepreneurs ont la volonté d’entreprendre au nom du progrès et de la revanche. Parmi eux, figurent des bourgeois possédant des capitaux et compétences, des cadres, des ingénieurs, des industriels prêts à montrer indépendance et réussite par des signes neufs et forts.
Nancy est alors une ville frontière à sensibilité patriotique forte, reprise par les artistes locaux : le chardon ou la croix de Lorraine illustrent la résistance. En 1901, Nancy s’impose comme la capitale de l’Est, son industrie est essentiellement orientée vers la production de biens d’équipement et de consommation et constitue donc un atout essentiel pour mettre en pratique les relations entre l’art et l’industrie. En ce début de XX° siècle, Nancy est aussi une ville ouverte et moderne où il fait bon vivre. La population a soif de loisirs : le dernier lieu à la mode alors et l’Excelsior, même si les cafés de la place Stanislas sont les plus raffinés (comme la Rotonde et ses jardins, le Grand café du Commerce…).
En 1900, sous l’impulsion de