Heureux qui comme ulysse
Joachim du Bellay est un poète de Pléiade du XVI° siècle (1522-1560). Il naît près de Liré entre l’Anjou et la Bretagne dans un château appartenant à sa mère. Après des études humanistes auprès de Ronsard à Coqueret, il s’intéresse à la poésie et se distingue en signant « Défense et Illustration de la langue française », en réplique de l’Art poétique de Sébillet.
Son oncle cardinal, protecteur des Lettres, va influencer son destin en l’emmenant à Rome pour en faire son secrétaire durant quatre ans, Du Bellay cherchant à quitter la France pour oublier ses ennuis de santé, découvrir la Rome des humanistes mais aussi trouver une activité plus lucrative. Là-bas il écrit les Regrets, exprimant ainsi sa nostalgie de son Anjou natal. Il se plaint aussi de l’ambiance romaine et les mœurs douteuses de la Cour pontificale.
Analyse du texte
Une structure caractéristique opposant quatrains et tercets
1.Une opposition de structure
Le sonnet, composé de deux quatrains et de deux tercets, se prête bien par sa forme à l’opposition de ces deux types de strophes. C’est le cas ici :
Les deux quatrains forment un groupe solidaire, et forment une phrase chacun. La référence à Ulysse, à laquelle répond le pronom personnel « je » de la deuxième strophe, établit un parallélisme entre les deux quatrains.
Les deux tercets sont unis par leur structure originale de comparaison : anaphore des « Plus… ». Les deux tercets forment une entité indissociable puisqu’ils forment une seule phrase (un seul verbe conjugué : « plait »).
2.Une opposition d’ordre rythmique
Le rythme change radicalement des quatrains aux tercets :
Par la ponctuation : la ponctuation est parallèle entre les deux quatrains (2-3 virgules en fin de vers qui isolent chaque proposition et une ponctuation forte ( ? ou !) en fin de strophe) et s’oppose à celle des tercets (la phrase est une accumulation de comparaisons terminée par un point). Les oppositions ou comparaisons se