Hda affiche de propagande franquiste
Peut-on vraiment parler d'une production d'affiches franquistes pendant la guerre civile espagnole ?
En 1936-1937-1938, les services de propagande fascistes ne produiront pas plus de quelques dizaines d'affiches (ce n'est pas le cas pour les cartes postales). La production que l'on présente régulièrement pour analyser ou décrypter les messages des vainqueurs est en fait postérieure au 1er avril 1939, c'est-à-dire éditée après la fin officielle de la Guerre civile espagnole. Quantitativement, elles ne dépassera à peine quelques centaines entre 1936 et 1944.
Pourquoi la propagande franquiste par l'affiche est-elle quasi inexistante ?
1- Les grands centres de l'industrie graphique (d'avant 1936) sont tous situés dans la zone républicaine . Les écoles de Beaux-arts sont implantées à Barcelone, Madrid, Valence, Bilbao,…
2- Vainqueur de la guerre, les affiches fascistes n'ont pas à mobiliser la population, ni à convaincre le peuple espagnol d'adhérer à ses thèses, ou encore à les expliquer, simplement à les énoncer. Le rôle de l'affiche franquiste est de valoriser le vainqueur (d'où les nombreux portraits) : Pour Dieu, la Patrie, l'Espagne éternelle dans l'ordre et par les armes. Qu'est-ce que le national-syndicalisme ?
3- La propagande des dictatures s'appuie sur une identité (interne et externe) forte et unifiée, voire une voix unique et par l'utilisation de mythes fondateurs (de cette dictature) et par le culte de la personnalité (voir les affiches éditées par Hitler, Mussolini ou Staline). En juillet 1936, il n'y a pas « d'identité franquiste », mais la juxtaposition d'un conglomérat de généraux à fortes personnalités : Franco, Molla ; Queipo de Llano aux côtés d'une culture fasciste (la Phalange) et Carliste. Cette identité et donc la propagande se construit peu à peu d'abord (et comme toujours) grâce à l'action fédératrice de l'Eglise (le mythe de la croisade) et par la nécessité de la propagande internationale