Harmonie du soir
Il est fondé sur l’harmonie, avec un ensemble de quatre quatrains formés d’alexandrins, et des rythmes et sonorités organisés
fonctionnement du pantoum : reprise des vers 2 et 4 de la première strophe aux vers 1 et 3 de la deuxième strophe ; reprise des vers 2 et 4 de la deuxième strophe aux vers 1 et 3 de la troisième strophe
Cette forme est arrivée en France avec Hugo " Les orientales ", et les parnassiens ont travaillé sur cette forme
utilisation de deux rimes seulement, en " oir " et " ige ", ce qui crée, avec la complicité des rimes embrassées, un sentiment d’harmonie et de régularité.
La reprise des mêmes rimes crée un effet lancinant ; au-delà de l’harmonie, le poème devient une sorte de tourbillon d’images et de sensations, ce qui est exprimé par les vers 3 et 4.
la vue : " triste et beau " ; " luit comme un " l’ouïe : " valse " ; " violon " l’odorat : " s’évaporer " ; " encensoir " ; " parfum "
Ces diverses sensations se répondent comme dans Correspondances : c’est l’illustration des synesthésies (= correspondances dites horizontales entre les sens).
Ce vertige, agréable, tourne au malaise.
La dualité est toujours présente chez l’auteur : le tournoiement combine plaisir et malaise.
1) antithèse ombre/lumière l’ombre apparaît dans le vers 10 " néant vaste et noir " la lumière est associée au passé " passé lumineux " et au souvenir " ton souvenir [...] luit "
Pour le poète, inutile de vivre le présent, englouti dans les ténèbres.
2) une dimension religieuse
" voici venir le temps où " est une injonction biblique, prophétique
" ostensoir " " reposoir " " encensoir " permettent de donner une dimension religieuse au texte, c’est-à-dire montrer que le sentiment amoureux a quelque chose de sacré.
Dans Harmonie du soir, on observe une triple évolution :
- temporelle, du crépuscule à la nuit
- spatiale, du mouvement à l’immobilité
- affective, avec le passage