Gène gad2
Une étude franco-anglaise, menée sous la direction du Professeur Philippe Froguel (Génétique des maladies multifactorielles, CNRS – Université Lille 2 )(1), montre que les mutations d'un gène appelé GAD2 augmentent le risque d'obésité sévère, en agissant à la fois sur le comportement alimentaire et sur la production de l'insuline. Ces résultats démontrent pour la première fois le rôle des systèmes de régulation centrale de l'appétit dans l'obésité. Publiés dans la nouvelle revue américaine à accès libre Plos Biology, ils ouvrent de nouvelles perspectives thérapeutiques pour prévenir et traiter l'obésité.
L'obésité touche désormais plus de 300 millions de personnes dans le monde. En France, 5,3 millions de personnes adultes sont obèses et 14,4 millions de personnes sont en surpoids. C'est une maladie multifactorielle liée à la pression de facteurs environnementaux (sédentarité, accès illimité à la nourriture) chez des sujets porteurs de gènes de prédisposition au surpoids. L'étude de familles d'enfants obèses a permis de découvrir 5 gènes dont les mutations, en général très rares, sont responsables de troubles alimentaires débutant dans les premiers jours de la vie. Ces gènes sont tous exprimés dans l'hypothalamus, la partie du cerveau qui contrôle l'appétit.
L'équipe du Professeur Philippe Froguel avait identifié en 1998 dans des familles françaises obèses, une région du chromosome 10 fortement liée à l'obésité. Après avoir étudié l'ensemble des gènes de cette région chromosomique, les chercheurs avaient établi un lien entre la susceptibilité à l'obésité et les polymorphismes génétiques(2) d'un gène appelé GAD2. Ce gène est responsable de la synthèse d'une enzyme très importante : la glutamate décarboxylase. Cette dernière catalyse la production d'un neurotransmetteur (l'acide gamma-aminobutyrique ou GABA) agissant au niveau de l'hypothalamus pour stimuler l'appétit. De plus, l'hormone gastrique qui diminue la