Guy de maupassant (1850-1893), le horla, 1887, « la nuit », extrait. commentaire
Commentaire :
Introduction : Disciple de Flaubert, Guy de Maupassant (1850-1893) a côtoyé les écrivains réalistes et les naturalistes du groupe de Médan. Il est l'auteur de plusieurs romans, Boule de Suif (1880), Bel ami (1885), Une Vie (1883), de contes et de nouvelles. Son plus célèbre recueil de nouvelles, intitulé Le Horla, fut publié en 1887. Dans ces nouvelles qui nous peignent une conscience maladive, angoissée, la nuit semble être un des moments propices à cette dérive de l'être. Cet extrait central de la nouvelle « La nuit » nous fait découvrir un narrateur qui, bien qu'il semble apprécier ces moments nocturnes, éprouve soudain une sensation étrange en parcourant Paris. Nous pourrons essayer de comprendre pourquoi ce récit glisse peu à peu vers une imagination fantastique. Le passage décrit ainsi un tableau poétique de la ville, mais aussi contrasté. Cette contradiction semble s'expliquer par le changement d'état d'esprit du narrateur.
I – Une description poétique mais pleine de contrastes :
a) un récit autobiographique et réaliste : le texte est écrit au passé et alterne description, comme dans le premier paragraphe avec l'emploi de l'imparfait et de la troisième personne, et narration avec l'utilisation du passé simple pour pouvoir suivre le cheminement du narrateur et la première personne qui nous permet de connaître ses sentiments et ses réactions. Comme dans tout texte autobiographique, l'auteur utilise parfois du présent d'énonciation, « je ne sais plus », mais très parcimonieusement (deux fois seulement). Il emploie également à deux reprises du présent de vérité générale, dans la dernière phrase du premier paragraphe ainsi que dans la seconde phrase du troisième, à chaque fois pour traduire une sorte d'impression contemplative, qu'il semble vouloir faire partager au lecteur. D'autre part, il lui permet aussi de suivre assez précisément son itinéraire, en