Gestion indicielle
« En matière de sélection d’actions, un chimpanzé, les yeux bandés, qui lance des fléchettes sur le Wall Street Journal peut faire aussi bien que les experts » Burton Malkiel, « A random Walk Down Wall Street », 1973
La gestion indicielle a connu un développement important à partir des années soixante-dix, dans le sillage, notamment, des travaux de Markowitz sur la théorie moderne du portefeuille et de ceux de Fama sur la notion d’efficience sur les marchés financiers. L’approche indicielle postule que, dès lors que les marchés financiers sont efficients, une gestion de portefeuille active ne peut assurer systématiquement une performance supérieure à celle du marché dans son ensemble. On peut cependant s’interroger à la fois sur les modalités pratiques selon lesquelles ce mode de gestion d’actifs est mis en œuvre (quelle est la loi de distribution des rendements des actifs sous-jacents, quelle est la composition du portefeuille représentatif du « marché » ? ) et sur l’impact de la gestion indicielle sur la dynamique des prix d’actifs (effets des phénomènes de réplication passive des indices).
François HAAS Direction générale des Opérations Direction générale des Études et des Relations internationales Service des Études sur les marchés et la stabilité financière
BULLETIN DE LA BANQUE DE FRANCE – N° 95 – NOVEMBRE 2001
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Études
La gestion indicielle
1. La gestion indicielle : quelques fondements théoriques
La gestion indicielle s’est développée de façon spectaculaire au cours des années soixante-dix, parallèlement à la théorie moderne du portefeuille de Markowitz. D’après celle-ci, dans un marché « efficient » un portefeuille diversifié garantit une performance optimale. Sur ce marché, où tout nouvel élément d’information se répercute immédiatement et intégralement sur le prix des actifs financiers, un investisseur ne peut pas systématiquement obtenir de meilleures performances que le marché dans son ensemble (le marché