Gains de productivité
Jean Fourastié évalue cet effet des gains de productivité sur le pouvoir d'achat en calculant les prix réels des biens et services : le prix réel d'un bien ou d'un service est le prix nominal de ce produit rapporté au salaire horaire du manoeuvre à la même date. Si un objet coûte 60 F et que le salaire horaire du manoeuvre est de 30 F, le prix réel de l'objet est de 60 F/30 F, soit 2 heures de travail. Un manoeuvre doit travailler deux heures pour acquérir l'objet. La baisse des prix réels correspond donc à une hausse du pouvoir d'achat du travailleur puisqu'avec le même nombre d'heures de travail, celui-ci peut acheter plus de biens. Or sur le long terme, les biens dont le prix réel a le plus diminué sont justement ceux dont la production a enregistré les plus forts progrès de productivité. En France, en 1925, un manoeuvre devait travailler 200 heures pour acheter une bicyclette, près de 4 heures pour acheter une douzaine d'oeufs ; il lui suffit de travailler respectivement 28 heures et à peine 20 minutes pour acquérir les mêmes biens en 1982. Par contre, la visite médicale, le théâtre, le coiffeur... et bien d'autres consommations à progrès technique faible, coûtent à peu près le même nombre de salaires horaires qu'au début du siècle( 1 ). La hausse de la productivité est donc une condition nécessaire à l'augmentation des niveaux de vie.
Gains de productivité et croissance économique
Les gains de productivité à travers leurs effets sur