Fédéralisme allemand et fédéralisme américain
«Le XX ème siècle ouvrira l’air des fédérations ou l’humanité recommencera un purgatoire de mille ans.» Cette citation, de P-J Proudhon, se met en opposition avec les thèses de l’époque selon lesquels la crise profonde serait tributaire de la mort future du fédéralisme et notamment par la cause de nombres de dysfonctionnement du fédéralisme dans tous les régimes l’ayant mis en place. Le fédéralisme ne peut faire l’objet d’une définition universelle mais forme le résultat de diverses perceptions et d’approches qui en est la règle même. Georges Scelle, qui est l’un des plus grands théoriciens du fédéralisme, le définit comme « une loi constante de l’évolution des sociétés humaines car il concilie les deux besoins complémentaires d’autonomie et de liberté de chaque groupe pour réaliser sa solidarité propre; d’ordre, qui exige l’autorité nécessaire à la réalisation de la solidarité plus large entre les groupes» Il faut distinguer le fédéralisme de formations différentes. Dans un premier temps, le fédéralisme peut se faire par association c’est-à-dire par l’association d’Etats unitaire souverains qui se regroupent et qui délèguent une
partie des compétences, de leurs souveraineté, à une superstructure qui est l’Etat fédéral. Elle forme donc le résultat d’un processus d’intégration comme on peut le trouver au Etats-Unis et en Allemagne. Le fédéralisme par dissociation, cas beaucoup plus rare, peut naître par dissociation d’un Etat unitaire qui accepte de transformer radicalement son organisation, généralement sous la pression de minorités ethniques ou linguistiques qui revendiquent d’avantage d’autonomie comme en URSS. Les Etats-Unis d’Amérique constituent un Etat fédéral et possède la Constitution écrite la plus ancienne, mise en place en 1787. Issue de l’association des treize colonies devenus treize Etats indépendants qui constituent une confédération. L’Allemagne constitue aussi un Etat fédéral et possède une Loi