La fraternité maçonnique Pour commencer, rappelons le sens étymologique de la fraternité. Il se réfère à son aspect biologique, c est-à-dire aux enfants d un même père, fondement de la pérennité de la tribu. Historiquement, la fraternité a été étendue à une communauté fortement soudée partageant les mêmes buts. C est ainsi que la franc-maçonnerie opérationnelle consistait à mettre son travail, son intelligence, son dévouement, son abnégation au service d une grande cause afin de réaliser une uvre grandiose, la construction d une cathédrale. Aujourd hui, le relai a été pris par la franc-maçonnerie spéculative. La fraternité se matérialise par l appartenance à une loge, une obédience pour laquelle chacun apporte sa contribution pour une élévation spirituelle. La fraternité permet d enrichir les expériences en prenant en compte les spécificités de chacun. Seul et livré à lui-même, l épanouissement de l être devient vite étriqué. Nous avons besoin de l autre pour s aventurer sur de nouvelles voies, au moyen de la tradition, mais aussi en explorant des idées originales. Dans ce contexte, la fraternité maçonnique prend tout son sens, car tout changement comporte des risques, la peur de l inconnu. Elle permet à chacun de se dévoiler en confiance pour mettre au service des autres ses connaissances, son intelligence, mais aussi son intuition et ses sentiments. En effet, l homme n est ni une machine, ni un ordinateur. Bien que beaucoup s en défende, les affects : cerveau limbique, sont intiment mêlé aux pensées rationnelles : cortex. Ce phénomène est par exemple illustré dans la madeleine de Proust, une odeur ramène à la conscience toute une histoire. Il ne faut pas qu il y ait un blocage induit par le mode de fonctionnement de notre cerveau. La fraternité lève ce blocage car elle favorise la pleine expression de la pensée humaine avec toutes ses richesses mais aussi ses contradictions. Pour baisser la garde, penser à autre chose que la survie, le paraître, la bienveillance