français bac
Écriture d’invention : Pour un oui ou pour un non (1982)
H1, timidement. – Alors ?
H2, hausse les épaules. - … Alors… que veux-tu que je te dise !
H1, insistant. – Si dis moi… (Il s’assoit dos à H2 sur une chaise positionnée à côté d’une grande fenêtre.) Je te connais trop bien : il y a quelque chose de changé… tu étais toujours à une certaine distance… de tout le monde, du reste… (Haussant le ton de la voix, en se retournant vers H.2, tout en se levant.) Mais maintenant avec moi… encore l’autre jour, au téléphone… tu étais à l’autre bout du monde… (Il s’approche de H.2 et lui caresse la joue.), ça me fait de la peine tu sais…
H2, dans un élan, elle lui prend sa main et la pause sur son cœur, quelques secondes. - Mais moi aussi, figure-toi…
H1. - Ah tu vois, j’ai donc raison…
H2. – Que veux tu, je t’aime tout autant, (H1 et H2 se tournent vers la fenêtre, et regardent les voitures passer), tu sais, ne crois pas ça mais c’est plus fort que moi.
H2 se dirige dans la cuisine, H1 le suit.
H1, énervé, il hausse le ton de la voix, et attrape le bras de H2
- Qu’est ce qui est plus fort ? Pourquoi ne veux tu pas le dire ? (Il baisse le ton de la voix) Il y a donc quelque chose…
H1 s’assit à la table de la cuisine.
H2, libère une larme. – Non… vraiment rien… Rien qu’on puisse dire…
H1, timide. – Essaie quand même…
H2. – Oh non… je ne veux pas…
H1, se lève et attrape les mains de H2. – Pourquoi ? Dis moi pourquoi ?
H2, s’effondre en larme dans les bras de H1. – Non, ne me force pas…
H1, repousse H2. – C’est donc si terrible ?
H2 le regarde droit dans les yeux.
H2. – Non, pas terrible… ce n’est pas ça…
H1, s’énerve. – Mais qu’est ce que c’est, alors ?
H2 – C’est… c’est plutôt que ce n’est rien… ce qui s’appelle rien… ce qu’on appelle ainsi… en parler seulement, évoquer ça… ça peut vous entrainer… de quoi on aurait l’air ? Personne du reste… personne ne l’ose… on n’entend jamais parler…
H1,