francais l'ecole des femme
525 mots
3 pages
Extrait étudié : Molière, L'École des femmes, Acte III, scène 4 HORACE lit. « Je veux vous écrire, et je suis bien plus en peine par où je m'y prendrai. J'ai des pensées que je désirerais que vous sussiez ; mais je ne sais comment faire pour vous les dire, et je me défie de mes paroles. Comme je commence à connaître qu'on m'a toujours tenue dans l'ignorance, j'ai peur de mettre quelque chose qui ne soit pas bien, et d'en dire plus que je ne devrais. En vérité, je sais ce que vous m'avez fait, mais je sens que je suis fâchée à mourir de ce qu'on me fait faire contre vous, et j'aurai toutes les peines du monde à me passer de vous. Peut-être qu'il y a du mal à dire cela ; mais enfin je ne puis m'empêcher de le dire, et je voudrais que cela se pût faire sans qu'il y en eût. On me dit fort que tous les jeunes hommes sont des trompeurs, qu'il ne les faut point écouter, et que tout ce que vous me dites n'est que pour m'abuser ; mais je vous assure que je n'ai pu encore me figurer cela de vous, et je suis si touchée de vos paroles, que je ne saurais croire qu'elles soient menteuses. Dites-moi franchement ce qu'il en est : car enfin, comme je suis sans malice, vous auriez le plus grand tort du monde si vous me trompiez ; et je sens que j'en mourrais de déplaisir.» ARNOLPHE, à part. Ho! chienne! HORACE Qu'avez-vous ? ARNOLPHE Moi? rien. C'est que je tousse.
Extrait du commentaires :
· Situation
Nous sommes à la fin de l’acte III, scène 4. Horace est sur le point de lire à Arnolphe la lettre qu’Agnès lui a confiée. Il s’agit d’un moment important au sein de la pièce car c’est l’heure des premières révélations. Arnolphe savoure déjà la déconvenue du jeune homme, mais à l’écoute de la lettre rendue publique, il commence à comprendre qu’Agnès n’est pas aussi idiote qu’il l’avait imaginé, en somme qu’elle est loin d’être dupe de sa tromperie alors que ce dernier l’avait fait élever dans un couvent en ordonnant « qu’on la rende idiote autant qu’il se pourrait ».