Cette peinture est normalement un portrait d'une femme; les longs cheveux blonds, la forme d'une tete, le cou et les épaules le démontre. Mais il c'est produit un déplacement, au lieu du visage d'une femme , c'est le corps d'une femme nue qui est peinte. Malgré le changement du visage par le corps, cette peinture ressemble tout de même à un visage. L'emplacement des seins, du nombril et du sexe correspond a l'emplacement des yeux du nez et de la bouche. C'est donc par ces éléments que Magritte s'inspire pour cette transformation. dans Discovery , une femme nue est représentée devant un mur noir. Les formes sont proportionnelles, la couleur de ses cheveux, de ses yeux, de ses lèvres et de sa peau est normale, on peut presque la toucher tant sa représentation semble réaliste et conforme à ce que l’on s’attend du portrait d’une femme. Un élément seulement fait cependant accroc à ce portrait tout ce qu’il y a de plus typique : en certains endroits, la peau de la femme a l’apparence du bois. On voit les nervures caractéristiques du bois, on distingue des noeuds sur sa hanche, sur son épaule et à l’intérieur de son bras. Même la couleur change en ces endroits qui n’épargnent ni l’un de ses seins ni son visage. Cette irrégularité perturbe l’expérience synesthésique de la perception visuelle du portrait. La synesthésie (interaction des sens) est en effet une condition naturelle de la perception. Selon McLuhan (1961), depuis la fin du 19e siècle, les artistes se sont préoccupés de l’aspect haptique, tactile et tangible des formes visuelles, que ce soit en peinture, en sculpture ou en architecture (p. 49). Dans le cas qui nous préoccupe, il s’agit en particulier de la capacité que nous avons à ressentir une texture à partir de l’expérience visuelle que nous en avons. Dans le portrait de Magritte, tout est en place pour qu’à la vue de cette femme nue nous sentions l’élasticité et la douceur de sa peau, en particulier celle de ses seins et de son visage. Or,