forme d'organisation du travail
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DE L’EMPLOI
L E 4 PAG E S D U C E N T R E D ’ É T U D E S D E L’ E M P L O I , N ° 1 3 , M A R S
2005
Avec le développement de nouvelles pratiques organisationnelles considérées comme plus performantes, le travail a connu des changements importants depuis une vingtaine d’années dans les pays de l’Union européenne. En ce début de millénaire, la troisième enquête européenne sur les conditions de travail permet de faire le point sur les formes d’organisation du travail dans les pays membres, telles que les perçoivent les salariés. Les nouvelles formes d’organisation du travail en Europe
ANTOINE VALEYRE, Centre d’études de l’emploi
EDWARD LORENZ, Université de Nice Sophia-Antipolis
La mise en évidence de quatre formes d’organisation du travail contrastées apprenantes, au plus juste, tayloriennes et de structure simple - ne confirme pas la thèse de la diffusion d’un nouveau modèle organisationnel dominant qui viendrait supplanter le modèle taylorien.
Le déploiement de ces formes d’organisation dans les pays de l’Union présente de fortes disparités qui tiennent en partie à la diversité des structures sectorielles et socioprofessionnelles des emplois, mais qui semblent aussi relever, entre autres facteurs, de la spécificité des contextes institutionnels nationaux.
D
epuis les années quatre-vingt, les entreprises des pays industrialisés ont connu des transformations organisationnelles impor tantes. Des pratiques de travail, comme les équipes semi-autonomes, les groupes de projets ou de résolution de problèmes, les cercles de qualité, la polyvalence ou la qualité totale, ont été mises en œuvre pour favoriser l’implication des salariés et améliorer les performances des entreprises. Ces pratiques sont souvent considérées comme constitutives d’un nouveau modèle organisationnel qui viendrait remplacer le modèle taylorien
(Womack et al., 1990 ; Osterman, 1994). Cependant, si la globalisation de