Force et faiblesse de l'économie japonaise
Une dette publique monstrueuse, mais des investissements dans la recherche. Le Japon a des armes pour faire face à la crise.
La deuxième économie mondiale est loin d'être épargnée par la crise. A cela, le Japon doit ajouter des faiblesses structurelles qui ne vont pas lui rendre la tâche aisée pour relever le défi économique actuel. Premier point de faiblesse: la dette publique représente un peu plus de 170 % du PIB, comme le rappelle une étude de la mission économique de l'ambassade de France au Japon, et le gouvernement ne semble pas s'inquiéter outre mesure de la situation. "L'augmentation des prélèvements reste un tabou", indique l'étude. Le pays doit également faire face à une population vieillissante. La population active a commencé à diminuer depuis 1997 et la population est en déclin depuis 2005. Les dépenses de santé amorcent, en toute logique, une très forte hausse. Face à ce problème, là aussi, les pouvoirs publics restent passifs. "Pas de politique nataliste, pas de politique d'immigration", résume l'étude qui n'hésite pas à qualifier le pouvoir politique japonais de "faible". Autre fragilité, le Japon est encore fermé sur lui-même. Le stock des investissements directs étrangers ne représentait que 2,9% du PIB à la fin 2007, contre 13,5% aux Etats-Unis ou 35% en France à la fin 2006. Mais rendons justice aux Japonais. L'archipel a toujours des atouts. Par exemple, le capital flottant des entreprises japonaises est limité (6% pour Toyota), ce qui protège en partie l'économie de la volatilité actuelle des marchés financiers. Autre avantage de poids: le premier client des exportations japonaises est l'Asie qui reste, malgré la crise, en pleine croissance. Sur les neuf premiers mois de 2008, 50% des exportations japonaises ont eu pour destination