Foi et politique en amérique
“Notre forme de gouvernement n’a pas de sens si elle n’est pas fondée sur une foi profonde”
Voilà ce qu’affirme le président Eisenhower durant la guerre froide, soulignant du même coup la connivence étroite entre foi et politique aux États-Unis, pays pourtant laïc. La Constitution des États-Unis prévoit bien la séparation des Églises et de l’État, mais les faits prouvent qu’à niveau local, le respect du premier amendement établi en 1791 reste largement bafoué. La religion est omniprésente dans la culture américaine, à tous les niveaux, y compris en politique ; le président américain, lors de son élection, prête serment sur la Bible. La cour suprême américaine garantit la protection constitutionnelle des pratiques religieuses, permettant une grande tolérance des diverses religions qui seraient considérées comme sectes n’importe où ailleurs (exemple : l’Église de scientologie). Certain états ont ainsi accès à une liberté de culte très privilégiée, notamment dans l’Utah où les Mormons exercent leur culte avec toutes les entorses à la constitution que cela impliquerait théoriquement (mariage polygame).
Comment foi et politique peuvent-elles cohabiter dans la démocratie américaine ?
Malgré le message très clair de séparation entre religions et État transmis par le premier amendement de la Constitution américaine, la stricte observance de la loi n’est pas totalement respectée. Les groupes religieux ont une influence importante sur les résultats des élections de l’État fédéral. Ainsi, on attribue les victoires successives des deux Bush (parti républicain) lors des élections présidentielles au fort lobbying de la droite chrétienne les soutenant dans leurs campagnes. A l’inverse, les chrétiens libéraux ont été très favorables aux élections de Bill Clinton et de Barack Obama (parti démocrate). Pour gagner des voix dans une Amérique fortement imprégnée de culture religieuse, les hommes politiques américains n’hésitent pas à donner à leurs discours de