Fiche sur le libertinage
Les origines et les fondements du libertinage :
Le libertinage est un courant de pensée qui naît au XVI ème siècle en Italie avec des auteurs comme Machiavel puis au siècle suivant en France. A sa naissance, le libertin est celui qui se libère des contraintes religieuses et philosophiques. On parle alors de libre penseur. On retrouve cette liberté dans les conversations de salon mais également dans la façon dont les romanciers traitent le récit et refusent les règles. Par exemple, dans Jacques le fataliste de Diderot (1774), le lecteur a l'impression de participer à l' élaboration du roman. Au XVIII ème siècle, les femmes acquièrent un pouvoir intellectuel plus important et on ose parler de désir et de passion. D'ailleurs L' Encyclopédie en donne sa définition : « C'est l'habitude de céder à l'instinct qui nous porte aux plaisirs des sens, il ne respecte pas les mœurs, mais il ne s'affecte pas de les braver, il est sans délicatesse ». Le libertin ne reconnaît aucune autorité supérieure à celle de sa conscience. On assiste donc à un dérèglement des mœurs : cette image correspond à de nombreux personnages de romans libertins. Ils se moquent des autres en les séduisant, en les trompant et en les soumettant à leurs seuls désirs, comme le fait le Don Juan de Molière. L'italien Casanova dans Histoire de ma vie est l'archétype du libertin multipliant les expériences de toute sorte : intellectuelle, culturelle, sexuelle. On ose parler d'amour et la sexualité prête parfois à rire comme dans Candide de Voltaire (1759) : « Leurs bouches se rencontrèrent, leurs yeux s'enflammèrent, leurs genoux tremblèrent, leurs mains s'égarèrent ».
D'après Roger Vaillant, dans Le regard froid (XX ème siècle), le libertin se fixe une stratégie qu'il suit scrupuleusement : le choix, la séduction, la chute, la rupture. Il jouit autant de la séduction que de la chute. Les liaisons dangereusesde Chardelos de Laclos en est le parfait exemple.
Certains textes, même