Fiche de Lecture Le mur de Fer Avi Shlaim
Allant à l’encontre de l’histoire officielle d’Israël, Avi Shlaim montre comment l’Etat hébreu a interprété la « doctrine du mur de fer » de Ze’ev Jabotinsky comme une doctrine du « conflit permanent ».
Avi Shlaim, l’un des plus fervents représentants du mouvement des nouveaux historiens israéliens, questionne dans son ouvrage Le Mur de fer l’histoire officielle de l’État juif. S’appuyant sur des documents déclassifiés israéliens, américains, britanniques ainsi que sur de nombreuses interviews avec des personnalités politiques, il retrace dans ce livre l’opposition, depuis la création de l’État hébreu, entre Israël et le peuple palestinien.
Juif d’origine irakienne, Avi Shlaim fait partie des rares universitaires israéliens ayant pris du recul sur les pratiques politiques d’Israël. Dénonçant l’intransigeance, la rigidité idéologique et les aspirations à l’expansion territoriale de la grande majorité des dirigeants israéliens, il veut montrer comment la politique israélienne contribue à empêcher l’établissement d’un consensus de paix au Proche-Orient. Comment Avi Shlaim s’y prend-il pour critiquer de façon convaincante la politique israélienne, qui invoque le droit à la légitime défense ?
Le fil directeur de l’ouvrage est la « théorie du mur de fer » développée par Ze’ev Jabotinsky dans les années 1920, au tout début des spéculations sur l’établissement d’un État israélien en terre palestinienne. Selon cette théorie, Israël devrait ériger un mur de protection contre l’hostilité de ses ennemis arabes. L’emploi d’une stratégie sécuritaire infaillible avec le soutien américain lui assurerait dans un premier temps la supériorité militaire. Israël, ainsi en position de force, pourrait dans un second temps envisager des négociations en sa faveur avec le peuple palestinien et ses homologues arabes.
Insistant sur une bipolarisation des relations politiques entre le camp des activistes et celui des modérés, Avi Shlaim