Femmes soyez soumises à vos maris
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S'il est un passage du Nouveau Testament qui suscite de l’incompréhension, c'est bien ce passage de la lettre aux Éphésiens. Un premier constat s’impose pourtant : trois versets seulement sont consacrés aux devoirs féminins alors que sept concerneront ensuite les devoirs des hommes (5,25-32). Cette disproportion étonne. Signifie-t-elle que les maris avaient, plus que les femmes, davantage besoin d’être instruits au sujet de leur vie de couple ? La question mérite d’être posée, mais une chose est certaine : l’auteur de ce passage (l’authenticité paulinienne de la lettre est discutée) semble d’abord s’adresser aux hommes. C’est pour cela que, de manière astucieuse, il commence par rappeler aux femmes qu’elles doivent se soumettre à leurs maris. Pourquoi ? Parce qu’une prédication qui aurait proclamé la fin de la soumission de la femme et l’abolition de toute hiérarchie n’aurait pas été entendue ! En énonçant d’abord ce qui était admis par tous, l’auteur de ce passage savait qu’il ne rebuterait personne et que son auditoire, conquis, écouterait la suite. Or c’est là que tout change : délaissant les prérogatives masculines, l’auteur n’entretient les maris auxquels il s’adresse que de leurs obligations. Elles sont autrement astreignantes que celles de leurs épouses : " Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l'Église et s'est livré pour elle ; il a voulu ainsi la rendre sainte en la purifiant avec l'eau qui lave et cela par la Parole ; il a voulu se la présenter à lui-même splendide, sans tache ni ride, ni aucun défaut ; il a voulu son Église sainte et irréprochable. C'est ainsi que le mari doit aimer sa femme, comme son propre corps " (Ep 5,25-28).
Voilà où réside la nouveauté de l’Évangile : les maris doivent se livrer pour leurs femmes comme le Christ s'est livré pour l'Église. S’il ne conteste pas, à première vue, une situation culturelle où une position d'autorité était reconnue à l'homme, l'auteur de la lettre montre ainsi comment la primauté de l'homme