Faut-il vivre comme si nous ne devions jamais mourir?
Mais la question initiale comporte une redondance : le devoir de « nous ne devions jamais » me semble pondérer la contrainte du falloir de « faut-il ». C’est est trop ! Alors comme ça, la contrainte morale devra me poursuivre jusque dans la mort ? Pour une fois que la question de mourir était susceptible de m’épargner les nécessités, voilà que la contrainte semble réapparaître même lorsqu’il est question de m’éclipser ! Alors si je devais m’abandonner dans un dernier soupir, plus question de devoir moral pour une fois…
Quand je veux mourir pour échapper aux contraintes de mes obligations, alors là, je suis forcé de vivre ; mais quand je veux vivre afin d’occasionner l’unique chance d’exister, alors là, je suis forcé de mourir : comment suis-je si mal adapté aux situations ! Si je me crois mortel, je désire l’éternité, mais si j’apprends que je suis éternel, alors je veux mourir…
Allons bon, puisque la crainte de mourir réapparaît de générations en générations, alors la peur de mourir serait éternelle ? Avec la crainte de trépasser, je n’oserais pas m’engager dans quelque projet, je serais astreint à vivre au jour la journée, sans rien pouvoir espérer d’autre que ce qu’il advient au moment présent. Un crédit immobilier sur vingt ans, « car quand on aime on a toujours vingt ans » (sic), tandis