Expérience des camps de concentration/extermination indicible
A partir des textes étudiés et des documents complémentaires, pensez vous qu'il soit possible de trouver des formes d’expressions susceptible de nous transmettre cette expression extrême.
INTRODUCTION :
Après la guerre, la Shoah est devenu un objet littéraire et philosophique de premier plan. Les textes de la Shoah se heurtent à la difficulté de raconter un événement sans précédent, avec des actes parfois tellement horribles qu'ils aspirent chez les auteurs la peur de ne pas trouver les mots pour décrire et faire comprendre leur vraie nature. Mais les survivants ressentent l'impératif de dire ce qui s'est passé, de témoigner, de garder vivante la mémoire des disparus et notamment ce qu'il c'est passé dans les camps concentrationnaires.
En fait, la diversité de la production littéraire, du témoignage à l'essai philosophique et à la poésie a permis de rendre palpable l'horreur des camps, la souffrance et le désespoir des victimes.
De Robert Antelme à Jorge Semprun, en passant par Joaquim Amat-Piniella, Germaine Tillion, Imre Kertész et Primo Levi, le Dictionnaire critique de la littérature européenne des camps de concentration et d'extermination nazis réunit deux cents auteurs, témoins et survivants d'une des périodes les plus sombres de l'histoire de l'Europe.
Le silence existe, l’indicible se décrète. Il en va ainsi pour l’expérience des camps nazis, rapidement catégorisée comme une réalité indicible et incommunicable. À l’incapacité à dire la souffrance concentrationnaire répondrait l’incapacité à l’imaginer. Le témoignage concentrationnaire serait ainsi nécessairement en lutte contre l’indicible mais aussi contre le langage apparemment incapable de susciter un lieu de partage de l’expérience. Parce que l’indicible concentrationnaire représente une mise en cause radicale de l’expérience de langage et de communication, il a été progressivement instrumentalisé par des auteurs qui en ont fait un