Exposé ifsi
L'intention éthique
Ricoeur analyse l'agir éthique en trois moments:
Le moment éthique: "la visée d'une vie accomplie sous le signe des actions estimées bonnes."
Le moment de la morale: "marqué par des normes, des obligations, des interdictions caractérisées à la fois par une exigence d'universalité et par un effet de contrainte."
Le stade de la sagesse pratique: articulation de la visée éthique et du devoir moral dans le rapport de soi à l'autre que soi, dans une "volonté de promotion mutuelle des libertés" qui vise "la vraie vie avec et pour l'autre dans des institutions justes ".
Le stade de la sagesse pratique est toujours un équilibre fragile dont le pouvoir politique est responsable et dont la vigilance des citoyens est le garant. Dans cette perspective, la reconnaissance mutuelle du droit de s'exprimer et l'exercice du libre débat d'opinion sont essentiels.
L'analyse que Ricoeur fait de ce qu'il appelle "une laïcité dynamique, active, polémique, dont l'esprit est lié à celui de discussion publique" illustre bien le rôle qu'il assigne au citoyen dans cette conception de l'articulation entre l'éthique et le politique.
Le territoire sur lequel s’exercent ces qualités fondamentales soignantes trouve un écho dans le terme de sollicitude qui a une place importante dans la philosophie de P.Ricoeur. L’auteur place la dynamique de la sollicitude sur la trajectoire de l’éthique et donne à ce mot le statut de « spontanéité bienveillante, soucieuse de l’altérité des personnes, intimement liée à l’estime de soi au sein de la visée de la vie bonne ». [9]. Ce statut qui s’applique à la relation d’amitié est poussé plus loin par P.Ricoeur dans la relation dissymétrique soignant/malade et on ne peut que citer ce remarquable texte : « C’est peut-être là l’épreuve suprême de la sollicitude, que l’inégalité de puissance vienne à être compensée par une authentique réciprocité dans l’échange, laquelle, à l’heure de l’agonie, se réfugie dans le murmure