Exposer
Il n'y a pas d'héritage plus respectable que celui qui est librement légué aux générations suivantes. Et il n'y a pas de meilleurs héritiers que ceux qui choisissent librement de cultiver ce que le passé leur a transmis, confié, pour inventer encore. C’est à ce titre qu’intervient le respect à la tradition dans la pièce théâtrale "le gong à bégayé" de Apollinaire AGBAZAHOU qui fait l’objet de notre exposé.
1- Résumé de l’œuvre
Le gong, c’est l’instrument d’un rituel quotidien qu’exécute le Kpanligan, l’équivalent du griot au palais du roi du Danxomè. Ce personnage qui est le dépositaire de l’histoire du royaume, qui ponctue, par ses interventions, les différentes phases de l’étiquette de la cour, est violemment pris à partie par le Vidaho, le prince héritier. Celui-ci estime obsolète l’utilisation du gong, de même que sa présence au palais. Surpris, le Kpanligan tente de le convaincre du contraire, de lui montrer l’absurdité d’une telle posture. Dialogue de sourd d’autant que le prince, présomptueux et ignorant, lui oppose son projet de modernisation de la vie au palais, un peu à l’occidentale. Excédé, il arrache à son interlocuteur le fameux gong géminé, l’empêchant du coup d’exécuter son double rituel : frapper sur le gong et prononcer les paroles incantatoires. Survient aussitôt le roi. Scandalisé par la scène, il en accuse le Kpanligan. Pour lui, il s’agit de deux manquements graves à la tradition séculaire, manquements considérés au surplus comme des crimes de lèse-majesté. En conséquence, son auteur, le Kpanligan doit être châtié par la plus sévère des peines. Et le bourreau – le Migan – approuve cette décision en décrétant « c’est un tort fait aux mânes des ancêtres qui mérite réparation si nous ne voulons pas que le Danxomè subisse leurs courroux. Mais le roi tempère sa décision et entreprend d’écouter d’abord le mis en cause. Kpanligan, craignant de heurter la susceptibilité du Vidaho, lui demande plutôt de donner sa version des