« Par Mme Ghomidh Sara »
« Si j’étais Jupiter » -Pierre de Ronsard-
I. Une image idéalisée de la bien-aimée :
Le poème s’ouvre sur une structure hypothétique : « Si j’étais Jupiter… » exprimant l’irréel du présent : L’auteur fait rêver Marie, il veut la transporter dans un monde idéal, un monde de rêve. En se référant à des figures mythologiques représentant des dieux : Jupiter, Téthys, Junon…et à des structures hypothétiques situant l’action au niveau de l’imaginaire, il la fait rêver d’une vie idéale, exemplaire...et rêve de la conquérir, de la posséder : il établit un lien étroit entre lui et Marie : emploi récurrent des possessifs : mon épouse, ma Téthys...
En se référant à des dieux mythologiques et en recourant au champ lexical de la souveraineté : « Reine, Roi, Dame, empire … », le poète valorise sa bien-aimée en la hissant au rang des dieux. Elle est ainsi sacralisée, glorifiée (célébrée), idéalisée .Il met également l’accent sur sa beauté : beau coche, belles tresses … elle est idolâtrée (aimée d’une façon excessive), adulée (excessivement admirée)... d’où la prédominance du pronom personnel « vous » : signe de respect et de vénération (adorer avec respect) : c’est elle qui détient le pouvoir : Reine, Déesse...

II. Un poème lyrique : Valorisation de l’amour :

-Le pronom personnel prédominant : « je » : Le poète exprime ses sentiments les plus intimes et les plus passionnés ce qui relève du lyrisme.
- « Le ciel pour vous servir seulement m’a fait naître » : je suis né pour vous servir et vous aimer : Marie est sa raison d’être, il ne vit que pour l’aimer, c’est elle qui préside à sa destinée, son sort est entre ses mains : « de vous seule je prends mon sort aventureux » : le poète existe à travers son amour pour elle : sans amour il meurt, sa vie sera vide, c’est pour lui un élément vital. Le recours à l’antithèse : « mon bien ≠ mon mal »met l’accent sur l’idée que l’amour représente la vie avec toutes ses contradictions.