Exercice d'écriture en danse
Par Iara Fonseca Schmidt
Plus qu’un spectacle, une confession. L’oeuvre met en scène le journal personnel d’un artiste à l’âge 45 ans. Les inquiétudes d’un danseur sont mise au point en trois actes sous la forme d’un monologue dansé, d’un film et d’un dialogue structuré par la danse.
Dans « Journal d’inquiétude », pièce créée par le chorégraphe français Thierry Baë à l’occasion du Festival Danse à Aix en juillet 2005, le spectateur est invité à basculer entre les antonymes vrai/faux et fiction/réalité. Plus loin, le public est soumis à des émotions contradictoires qui sont subtilement provoquées par l'interprète à travers son « rôle » d’artiste condamné au chômage. Dans ce spectacle, nous sommes les complices de ce ‘journal inquiet’ que le chorégraphe partage sous forme de danse et de film d’autofiction biographique.
La pièce divisée en trois actes commence : sur le plateau, un écran blanc au fond et une chaise en bois à la droite de la scène. L’artiste habillé d’une chemise rouge et d’un pantalon noir, est tout seul au milieu de ce plateau vide. Dans l’assombrissement il ébauche son monologue dansé : il dirige la parole à lui-même comme s’il s’adressait à quelqu’un d’autre. Sa voix rauque, conséquence d'une insuffisance respiratoire, guide les mouvements qui sont toujours sur une sorte de dichotomie de la commande verbale qu’il impose sèchement : « Vas-y, tu tombes sur le dos ! Tu tombes sur le dos, vas-y ! ». Après une série de mouvements guidés, il s’arrête sur la chaise, prend de l’air et reprend une deuxième fois l’ébauche chorégraphique – mais cette fois avec de la musique. L’accompagnement musical ne change pas beaucoup, le rythme est établi par cette voix qui nous fait plonger dans cet univers cruellement drôle de l’artiste. Il finit le solo et la lumière s’éteint en même temps que l’écran s’allume : le premier acte se termine.
La suite, et seconde partie de la pièce, est un film présenté comme le journal de