EvolutionRT Effectif
Par Patrice Jalette, CRIA, Reynald Bourque, CRIA, et Mélanie Laroche
Malgré la baisse de la syndicalisation dans la plupart des pays industrialisés depuis plusieurs décennies, les organisations syndicales continuent d’exercer une influence marquante sur les conditions de travail au Québec.
Les conventions collectives négociées entre employeurs et syndicats déterminent directement les conditions de travail d’environ 40 % des salariés québécois et exercent une influence indirecte sur celles des salariés non syndiqués. Par ailleurs, les aléas des négociations collectives et les conflits de travail affectent également les citoyens, que ce soit à titre de clients, d’usagers, de bénéficiaires ou de contribuables.
On présente souvent la négociation collective comme un obstacle au développement des organisations en raison des conflits de travail et des règles conventionnelles qui en alourdiraient la gestion. Selon nous, ces prétentions ne résistent pas à une analyse rigoureuse des faits. Cet article met en évidence que, contrairement aux discours alarmistes de certains ténors du néolibéralisme, la fréquence des conflits de travail au Québec a enregistré une baisse significative au cours des dernières décennies, tandis que les conventions collectives se sont adaptées aux nouvelles réalités économiques et sociales. À cette fin, nous utilisons les données sur les relations du travail publiées par le ministère du Travail du Québec pour en dégager les principales tendances et en prévoir l’évolution.
Des relations du travail qui se transforment
Au cours des dernières décennies, les relations du travail au Québec sont devenues beaucoup moins conflictuelles, en ce qui concerne tant la fréquence annuelle des conflits liés à la négociation d’une convention collective que la diffusion croissante des approches intégratives de la négociation collective1.
Le signe le plus évident de cette transformation des relations