Etude d'un texte sur la colonisation [discours de g.clémenceau]
EXPLICATION D'UN DOCUMENT D'HISTOIRE
Georges Clemenceau répond au discours de Jules Ferry sur la colonisation (1)
M. Georges Clemenceau :
Messieurs, à Tunis, dans l'Annam, au Congo, à Madagascar, partout… et ailleurs, nous avons fait et nous ferons des expéditions coloniales ; nous avons dépensé beaucoup d'argent et nous en dépenserons plus encore ; nous avons fait verser beaucoup de sang français et nous en ferons verser encore. On vient de nous dire pourquoi. Il était temps ! (…)
Au point de vue économique, la question est très simple ; pour Monsieur Ferry (…) la formule court la rue :"Voulez-vous avoir des débouchés ? Eh bien, faites des colonies!, dit-on. Il y aura là des consommateurs nouveaux qui ne se sont pas encore adressés à votre marché, qui ont des besoins ; par le contact de votre civilisation, développez ces besoins, entrez en relations commerciales avec eux ; tâchez de les lier par des traités qui seront plus ou moins bien exécutés." Voilà la théorie des débouchés coloniaux. (…)
Lors donc que pour vous créer des débouchés, vous allez guerroyer au bout du monde, lorsque vous faites tuer des milliers de Français pour ce résultat, vous allez directement contre votre but : autant d’hommes tués, autant de millions dépensés, autant de charges nouvelles pour le travail, autant de débouchés qui se ferment (Nouveaux applaudissements) (…).
"Les races supérieures ont sur les races inférieures un droit qu'elles exercent, ce droit, par une transformation particulière, est en même temps un devoir de civilisation".
Voilà en propres termes la thèse de M. Ferry, et l'on voit le gouvernement français exerçant son droit sur les races inférieures en allant guerroyer contre elles et les convertissant de force aux bienfaits de la civilisation. Races supérieures ! Races inférieures, c'est bientôt dit ! Pour ma part, j'en rabats singulièrement depuis que j'ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la France